Une progression de 62,8% des nuitées annuelles en hôtel 4 et 5 étoiles entre 2010 et 2019.

La relative stabilité du nombre de journées skieurs est un point de départ important pour comprendre l'évolution du tourisme haut-savoyard. En effet, cette stabilité du côté des sports d'hiver s'est également accompagnée d'une transformation des pratiques d'hébergement des touristes hauts-savoyards.Les nuitées en résidences de tourismes ont baissé de 7 points entre 2014 et 2019 au profit des nuits d'hôtel. Ainsi, l'hébergement hôtelier a progressé dans la période, en particulier sur les hébergements de 3 à 5 étoiles : la proportion de ceux-ci s'élevait à 59,8% en 2010 contre 72,3% en 2019. 

Cette augmentation est essentiellement portée par l'hôtellerie haut-de-gamme et de luxe puisque celle-ci (4 et 5 étoiles) a progressé de 62,8% sur la même période, passant d'une proportion des nuits hôtelières de 20,6% à 29,5% entre 2009 et 2019. Dans le même temps, les établissements de deux étoiles ou inférieurs ont connu une baisse marquée, aussi bien en valeur absolue (baisse de 22,4% du nombre de nuitées entre 2009 et 2019) qu'en proportion du total des nuitées (de 40,2% à 27,7%).

Cette hausse de la qualité des prestations attendues expliquent le dynamisme touristique alors que les journées skieurs ne progressent pas sensiblement. Une analyse qui se confirme également à la lecture de l'origine géographique des propriétaires d'habitations dans les stations de ski haute-savoyarde. Si les propriétaires demeurent très majoritairement d'origine française (84,8%), cette proportion est en recul constant (88,6% en 2004). 

En valeur absolue - en regardant uniquement le nombre de propriétés - les biens détenus par une personne d'origine étrangère ont progressé de 61,7% entre 2004 et 2019. On constate donc une forte attraction touristique du département à destination des clientèles haut-de-gamme et étrangères. Il s'agit d'une qualification de la clientèle qui permet la progression de l'activité économique sans augmentation importante du nombre de touristes, pour ce qui relève des sports d'hiver. 

Ces changements rendent le tourisme haut-savoyard plus dépendant des aléas géopolitiques et d'éventuels restrictions de circulation internationale et ils ne montrent pas l'amorce de transformation en profondeur ni de l'offre, ni des consommations, face aux menaces météorologiques engendrées par le changement climatique.