Une couverture de médecine libérale supérieure à la situation nationale. 

Si on porte un regard départemental sur l'accessibilité aux professionnels de santé, les chiffres ne disent pas la disparité territoriale. En effet, pour les infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, et les sages-femmes, le nombre de professionnels relatif à la population ne cesse de progresser depuis 2010 dans des proportions non négligeables : +41,3% en moyenne pour ces trois professions entre 2010 et 2020.Cependant, ce critère du nombre d'habitants possède un biais d'analyse territorial important. 

En effet, la présence de praticiens dans une zone géographique donnée ne signifie pas l'accès à ces praticiens. Ainsi, la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation, et des Statistiques (la DREES) a développé un indicateur d'accessibilité potentielle localisée (APL) qui s'exprime en nombre de consultations par an et par habitants. 

Cet indicateur est extrêmement hétérogène en Haute-Savoie en 2020 concernant les médecins généralistes : d'un accès à 0,28 consultation à St-Eustache dans les Bauges jusqu'à 7,13 à Domancy. Les trois communes de plus de 30 000 habitants sont toutes au-dessus de la moyenne départementale qui s'établit à 3,05 consultations par an : 5,39 à Annecy ; 3,5 à Thonon-les-Bains ; et 3,94 à Annemasse.

Se dessine donc bien trois territoires distincts en Haute-Savoie : l'espace attractif de l'axe Genève-Annecy, les stations de sports d'hiver, et les espaces ruraux. Les deux premiers bénéficient d'une couverture de qualité, avec des écarts d'accès aux soins essentiellement liés au niveau de vie moyen des populations (plus d'accès dans les communes où la population est en moyenne plus aisée), alors que les espaces ruraux, particulièrement à l'Ouest du département, sont considérés comme des zones d'intervention prioritaires (ZIP) par le ministère de la santé.

Enfin, cette situation des médecins généralistes plutôt positive à l'échelle départementale est également renforcée par l'âge moyen des praticiens inférieurs à 50 ans alors qu'il est supérieur à 51 ans à l'échelle nationale. Les perspectives, à moyen terme, de disparition de médecins sont donc théoriquement maîtrisées.