Un plancher atteint dans l'optimisation architecturale des logements.

La décohabitation ou le rallongement des temps de vie en situation de célibat dans nos sociétés contemporaines participent fortement à modifier la structure des ménages en diminuant la moyenne effective du nombre de personnes accueillies dans un seul logement. En 2019, en Haute Savoie, un logement accueillait en moyenne 2,22 personnes, contre 2,26 en 2015, ou 2,3 en 2010.  Pour mieux comprendre l'impact de ce fait social, remonter en 1990 (soit une génération et demi avant aujourd'hui) où l'on accueillait en Haute-Savoie en moyenne 2,63 personnes par logement est utile. 

A l'époque, l'INSEE relevait une population totale RGP de 579 359 personnes qui se répartissait en 220 289 foyers différents. En admettant que cette population n'ai pas augmenté en 29 ans, qu'il y ait donc toujours 579 359 habitants en Haute-Savoie, la transformation de la composition des ménages nécessiterait 260 973 logements en 2019. Il serait donc nécessaire de construire plus de 40 000 logements supplémentaires pour accueillir la même population qu'en 1990. Sans progression de population, notre société a besoin de produire de nombreux nouveaux logements.

Ainsi, dans le logement social, les demandeurs aux profils les plus défavorisés (éligibles au PLAI) sont moins nombreux en 2020 qu'en 2010 (baisse de 20,4%) alors que les profils de la classe moyenne basse ont progressé de 119% entre 2012 et 2020. Une partie de ce que le marché locatif privé devrait absorber se reporte sur l'offre public qui, nous l'avons déjà évoqué, est saturée.