Les mobilités, un secteur dont l'activité a été fortement bouleversée par la crise Covid Alors que l'actualité est propice à la mise en valeur du cycle et des trajets piétons, on constate néanmoins que ces derniers diminuent entre 2012 et 2019 parmi les trajets domicile/travail à hauteur de 7,8%. Il faut, néanmoins, porter attention aux dates des données concernées vis-à-vis de la crise Covid puisque celles-ci s'arrêtent en 2019. Peut-être ces trajets ont-ils progressé ? On sait néanmoins que cette période a surtout entraîné une baisse des transports en commun (moins 14% entre 2019 et 2022 selon l'enquête MV2 pour Transdev) et une hausse du trafic de véhicules personnels en sortie de confinements (au moins 15% selon les relevés de trafic CEREMA). Et si les travaux du CEREMA sur les mobilités dans la période Covid nous permettent d'avoir des éléments sur la progression du cycle (+11% sur les passages des compteurs identifiés par le CEREMA entre 2019 et 2020), ils ne fournissent malheureusement pas de données chiffrées sur les trajets piétons.

Cependant, les mobilités post Covid sont impactées par deux phénomènes structurels ambivalents. Le premier phénomène est le développement du télétravail qui réduit le nombre de trajets domicile/travail. Il entraîne des pratiques de mobilité différentes sur lesquels nous n'avons pas encore de recul, y compris sur le type de navetteurs concerné prioritairement en termes de distance à leur travail. Mais au regard de la sociologie des frontaliers en automobile quotidiennement présentée précédemment et de celle des télétravailleurs (des CSP + dans les deux cas), on peut imaginer qu'il réduit la proportion de recours à la voiture, malgré la fin de l'autorisation du télétravail en Suisse.

L'autre conséquence est une augmentation de la mobilité résidentielle qui s'accompagne parfois de télétravail. Il est aussi complexe de voir les effets à moyen terme que cette mobilité a sur les pratiques de déplacements professionnels. En effet, une part importante de cette mobilité résidentielle a été guidé par une recherche d'un environnement "moins urbain" des grandes métropoles à destination de nos grandes villes hautes-savoyardes ou de grandes villes à destination du périurbain ou de la ruralité.Le secteur des mobilités est un des secteurs parmi les plus bouleversés par la crise Covid. Il convient donc d'attendre des retours de données consolidées sur plusieurs années - 2020 et 2021 étant marqués par la crise, nous ne possédons aucune donnée d'une année pleine post Covid - pour conclure de la progression et du recul durable de telle ou telle pratique de mobilité.